Le prix jean Zay 2010 décerné à Pierre Joxe
jeudi 9 décembre 2010
Comme ils en ont pris l’habitude, les membres du jury du Prix Jean Zay ont réuni une soixantaine d’invités, journalistes et personnalités comme Simone Veil, Rama Yade, Jean-Pierre Sueur, et de nombreux radicaux parmi lesquels Roger-Gérard Schwartzenberg, ancien ministre, et Sylvia Pinel, députée du Tarn et Garonne, pour la remise du Prix Jean Zay, le 8 décembre dernier.
Les deux filles de l’ancien ministre radical avaient tenu à être présentes, tout comme Irène Frain, Caroline Fourest ou encore Alain-Gérard Slama, Yvan Levaï et Gérard Carreyrou.
La sixième édition du Prix, qui a été créé par le PRG à l’occasion du centenaire de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, a été attribuée à Pierre Joxe, pour son ouvrage « Cas de conscience ».
Dans son livre, celui qui fut notamment Ministre de l’Intérieur, puis de la Défense de François Mitterrand, relate les cas de conscience qui se sont posés à lui durant sa carrière ; ou quand les idéaux se heurtent à la réalité.
C’est ainsi une grande partie de l’histoire de la Vème République qui est vue à travers les expériences de Pierre Joxe, tour à tour appelé du contingent en Algérie, jeune haut fonctionnaire à la Cour des comptes, président du groupe socialiste à l’Assemblée puis ministre et, enfin, membre du Conseil constitutionnel. A chaque étape, il évoque les tiraillements qui ont été les siens entre ses convictions, la raison d’Etat, les calculs politiques…
Mais cet ouvrage n’est pas qu’un recueil de souvenirs, il comprend également une dimension prospective certaine. Il porte notamment un regard critique sur les nominations et le fonctionnement du Conseil Constitutionnel, dont Pierre Joxe fut membre de 2001 à 2010. De ce poste privilégié, il décrit bien certaines « régressions du droit » apparues depuis 2002 : régression des droits des enfants (sur la garde à vue, avec les lois Perben 1 et 2), régression de notre république sociale (avec l’épisode du CPE), ou régression dans l’indépendance des médias.
- Lors de son allocution, Jean-Michel Baylet, Président d’honneur du Jury, a rappelé le parcours de ce grand serviteur de l’Etat qu’est Pierre Joxe, soulignant la période pendant laquelle il était Secrétaire d’Etat aux Collectivités Locales alors que P. Joxe était Ministre de l’Intérieur. Il a ajouté qu’il était presque naturel que le Prix Jean Zay, consacré à la promotion de la laïcité et des valeurs de la République, récompense un ouvrage, un homme, un authentique républicain. Ensuite, Jean-Michel Baylet a remis au lauréat un chèque d’une valeur symbolique de 1905 euros, ainsi