L'Europe, le débat de demain?
Vendredi 30 janvier, Monsieur Jean Boissonnat invité par la Maison de l’Europe Morbihan Bretagne Sud a fait devant 220 à 250 personnes une conférence fort appréciée. Il est possible de retrouver l’essentiel de ses propos dans son dernier ouvrage : « 2029 ou comment j’ai traversé trois siècles en cent ans ». Ces quelques lignes se contenterons de soulever deux points qui m’ont semblé essentiels en l’écoutant et qui pourraient constituer le cœur du débat de demain. Monsieur Boissonnat se présente comme un européen convaincu et rend hommage aux pères fondateurs de l’Union.
Cependant, il se distingue apparemment des partisans d’une fédération solide et efficace en affichant son aspiration a plus d’Europe non pas comme une fin (pas une fin unique mais une fin autonome) mais comme une étape subordonnée à une vision plus large, plus universelle. En cela il est peut être marqué par le contexte historique de la naissance de l’Europe (jean Boissonnat est né en 1929) où la sortie de la seconde guerre mondiale puis l’équilibre de la terreur avant la chute du mur de Berlin constituaient des toiles de fond particulièrement présentes. Dans ses propos, le mot d’Europe puissance n’est jamais apparu. Et cette approche plus géopolitique qu’étatique (au sens d’Etat nations et bob bureaucratie) accepte volontiers l’entrée de la Turquie, voire n’exclut pas un éventuel élargissement à l’Ukraine.
En second lieu, c’est explicite dans son livre, il distingue le concept d’Etat nations de celui d’Etat régions qui selon lui s’applique à l’unification allemande, au contexte italien, au cas des Etats-Unis d’Amérique. Ainsi l’Etat nations Europe ne serait pas à mettre sur le même plan que l’entité dirigée depuis Washington et le débat sur le rôle dans le concert mondial du nouveau Président européen (pour cinq ans, s’il fait deux mandats) issu du traité de Lisbonne pas vraiment pertinent.
La question institutionnelle n’est pas plus vraiment à l’ordre du jour en Europe mais la question de l’équilibre du monde et de la place de la galaxie européenne dans celui-ci reste cependant selon moi ouvert.
Denis Piet.